lundi 16 janvier 2012

Porta Portese et déjeuner chez Françoise


Un grand marché aux puces tous les dimanches matins. O chance! nous pouvons garer la voiture dans une petite traverse de Viale Trastevere sans avoir à chercher à flanc de colline de Monteverde.
Beau temps, vers 11h c'est la foule, nous abordons le haut du marché, coté anticailles, meubles et bric a brac tenu par des napolitain musclés  avec  des mines patibulaires, devisant entre eux d'un dialecte hermétique mais chantant que j'adore. Meubles en tous genres, le XVIIIème copine avec le vintage 50' et tant d'objets kitchs en fouilli, tableaux, livres, lustres, cartons pleins de vieilleries, c'est un enchevetrements de trucs, de styles, le bonheur du chineur expert qui saura peut etre en extraire un must mais j'en doute un peu **(nos puces françaises  sont encore plus abordables et sincères, il me semble). Les bonnes affaires se font avant l'aube quand on y voit goutte, j'y suis allée une fois dans la froidure coté gitans, avec leur petit débalage par terre. Il y flottait une atmosphère bien particulière, encore silencieuse où les fins connaisseurs vont droit à  leurs dealers affectionnés, armés de lampe de poche avant d'aller au comptoir prendre leur cappuccino matinal.
Nous aurions craqué pour une  malette de bois contenant un mystèrieux nécessaire avec, entre autres, deux fines baguettes d'ébène avec embouts métalliques, une longue fouchette a deux dents, un long couteau de métal et un petit pot de métal "pour boire le sakè" dixit le vendeur, mais qui servirait plutot à notre avis à la préparation de  l'opium.. Nous l'aurions eu pour 60€ si nous n'avions pas tenté de faire baisser le prix. Quand nous sommes repassés plus tard, nenni meme pour 60, dame experte revenue, nous a dit que son  homme s'était trompé, elle valait bien plus. Tant pis! pas d'opium...


De retour, halte chez Françoise, déjeuner sur sa terrasse perchée. Non, la bouteille dorée ne contient pas de vin blanc mais de l'or vert,  pure huile d'olive, extravierge of course, le must de la cuisine italienne. Darnes de saumon et petite saladette croquante, le tout sous de bons rayons de soleil, tièdes pour la saison mmm... un délice.
Mais la lumière palissante et l'approche de l'heure du thé ont fini par nous ramener nous lover frileusement au coin de la cheminée.
Avec Antonello, nous avons devisé gaiement sur la comparaison d'expressions françaises et italiennes intraduisibles, de l'évolution si rapide du langage, qui fait que lorsque nous rentrons en France nous sommes pour le moins" larguées"" pour comprendre au quart de tour ... de là, nous somme arrivés aux sentinelles du langage de l'Académie Française et enfin à l'Accadémia della Crusca (la crusca c'est l'enveloppe du grain de blé).
Je ne vous en dit pas plus et laisse  la docte Wikipedia vous éclairer: http://fr.wikipedia.org/wiki/Accademia_della_Crusca . Sur son site italien nous avons trouvé un menu gargantuesque du XVIème et appris ainsi plein de petites choses amusantes.
Les heures d'hiver près du feu sont idéales pour deviser, remonter le temps et se faire un brin de culture. Rien que sur le mot académie qui semblerait rébarbatif vu notre cheptel national de diplodocus, tout un monde à découvrir!. Au fond, loin des affres et luttes de ce monde, nos académiciens doivent bien s'amuser et se chamailler comme des gamins avant de se mettre d'accord sur le choix d'un mot révolu  ou nouvel ajout au dictionnaire. On se sent vraiment encore tout petit....
Et sur la porte, l'arrivée de Barthélemy   nous a mené impromptu aux cristaux géants du désert du Chiuahua au Mexique, découverts dans une mine d'argent. wow!Vous connaissiez? http://www.jacopopasotti.com/Dati/geonaica.pdf.(en cherchant un peu, on devrait pouvoir trouver des infos en français ou en anglais, ou sur une revue Geo ). Che bella giornata!!


** les vide-greniers ici ? connais pas! et c'est dommage. Beaucoup de marchés tournent  dans la ville par quartiers avec des étalages tenus, pour la plupart par des  antiquaires du dimanche.  Les plus sympas? je ne les connais pas tous il y en a tant  mais je suis flemmarde . J'aime bien celui de Ponte Milvio le long de la rive droite du Tibre, on peut y aller aussi en vélo par des pistes cyclables depuis Villa Borghèse. Il existe aussi quelques boot-sales un peu en dehors de la ville ou en province où peut etre aura t-on la chance de repartir content d'une trouvaille a un prix honnete.
* le 4ème dimanche du mois, c'est le  marché de Piazza Verdi, juste derrière chez moi.  Rares sont les trouvailles abordables. Il y'a plus de 60% de stands de vetements vintage,  d'étoffes, de victuailles avec montagnes de fromages et charcuteries de diverses régions d'Italie pour la joie des "Pariolini" habitants  du quartier un peu snob Parioli. Moi, je me contente de craquer de temps à autre sur une jolie tasse  Victorienne, choisie scrupuleusement  dépareillée pour ma petite collection et  petits déjeuners...et.. devinette!? si vous y allez, ne manquez pas d'aller prendre un cappuccino ou un bon tramezzino et d'admirer le beau comptoir de travertin du café  Afrodite, qui vous rappellera peut etre un célèbre tableau vu à Florence...sinon il faudra revoir vos classiques!

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