samedi 25 février 2012

Avril ?

Dès qu'il y à un franc rayon de soleil, un peti air doux autour de 20° comme ce matin, on sent que le printemps n'est plus très loin, les p'tits zoisiaux déjà se font entendre et se préparent leur Avril.

Avril? Dommage, on snobe Mars . Paques est période d'affluence mystique et touristique par excellence,  troupeaux en tous genres et  congés scolaires oblige... aussi, s'éloigner des sentiers battus s'impose, il faudra mériter les meilleurs endroits aux meilleurs moments.

Si vous avez déjà vos billets d'avion en poche et réservation qui tienne bravo! vous etes les meilleurs de la classe, déjà  souriants à votre mise:  Avril, ne te découvre pas d'un fil* Parfait, mais si vous en etes  seulement à l'idée de partir, alors là,  pas si simple! je ne voudrai pas vous décourager, mais  je ne vous apprendrai rien, c'est la période d'assaut n° 1 de la capitale et les prix grimpent vers la "haute saison".... tout ce qui était abordable, raisonnable et que je connaisse un peu est pratiquement pris.
On me dit qu'à Rome c'est cher de se loger, mais on trouve de tout comme partout. De règle générale, plus on est au centre, plus c'est cher et vice-versa en s'en éloignant,en principe  les prix baissent,  encore que... Un hote, pour venir chez moi est pret à dormir la veille dans un B&B à Fiumicino petite ville de périphérie romaine. bof...pas vraiment romantique, à part la jetée pour le retour des pecheurs , et petits restos et, caché, le port antique exagonal de Trajan, hélas difficilement visitable, c'est vraiment loin de tout,  mais très proche de l'aéroport, donc aussi du bruit d' avions. Payer 55€ la nuitée pour deux, navette comprise à heure fixe entre le B&B et l'aéroport, puis le train. Un peu galère, ni donné non?. Je lui ai conseillé d'aller plutot dormir au centre de Rome, quitte à payer un peu plus et s'offrir une belle soirée romaine où, d'emblée, tomber sous le charme .

Moi meme, cherche à me loger mi Mars  (une location studio pour trois, ou B&B) dans le centre de NewYork, coté MOMA, Manhattan. Ce n'est pas évident, je me rends compte qu'il est déjà bien tard pour s'en tirer à des prix corrects. Je préfèrerai payer un peu plus et  passer moins de temps dans les transports, nécessaires pourtant à NY qui est immense, ou organiser un échange pourquoi pas. A propos si vous avez un bon plan, je suis preneuse!

En ce qui concerne Rome, le Centre est bien plus petit qu'on ne le pense, type Aix en Provence ou Nimes. Pas de quoi se perdre sinon par plaisir.. Tout faire à pied ou presque dans Rome est possible et c'est un vrai bonheur. Pour peu de jours, il est préfèrable de chercher à se loger entre les murs d'enceinte du centre historique et de chaque coté du Tibre ou pas trop s'en éloigner si vous aimez la marche et perdre moins de temps en transports.  Plus cher? Mieux vaut rentrer dormir tranquillement à pied quitte à renoncer à un resto à midi, les pizza à la coupe et multi variétés de sandwiches délicieux à la pelle sur votre parcours permettent de tenir le coup jusqu'au soir pour un petit resto bien mérité après une journèe de trotte. Ou si l'on préfère grignotter tot, l'happy hour,  véritable apéro (vraiment dinatoire) entre 7 et 10 € autour d'un verre de vin entre 19 et 20h.
La vie est plus chère qu'à Paris? Je ne sais plus, peut etre, mais je n'ai pas trouvé en janvier...
Certains prix sont moins chers qu'en France comme les transports. Un seul billet de bus dure 75mn pour 1€ et on peut en changer tant qu'on veut en ce laps de temps, une course de métro comprise..mieux, si vous avez le Romapass ou une carte de bus journalière,4 jours ou hebdo.
A Paris le mois dernier, j'ai bien senti la différence " validez!ok ok je valide!" eh oui, les bus de Paris  sont plus cher qu'à Rome.
Enfin, les  pro et les contre ne manquent pas! ...


* A Rome, soyez toujours pret à oter des pelures car il y aura toujours quelque petit coin abrité au soleil pour lézarder en toute saison...

jeudi 16 février 2012

Carnaval à Rome!

assise et pensive...

Oui, c’est aussi Carnaval à Rome du 11 au 21 Février. D’accord, rien à voir avec Venise, mais quand meme, la ville a dépoussiéré cette antique tradition pour la joie des fetards, touristes et familles et l’on peut voir spectacles de rues, concerts, jongleries, saltimbanques et Commedia dell’Arte un peu partoutsur les places, à commencer par Piazza del Popolo qui en voit vraiment de toutes les couleurs...
L’an dernier, surprise!  Un manège installé sur les pavés de la place, premier spectacle équestre dont j’ai pu suivre les répétitions et admirer le beau manolo (français)vetu de noir, botté et torse nu mesdames!  évoluer avec fougue comme sa monture à robe de jais.
Allez voir le site www.carnavale.roma.it 
 et tout savoir sur le programme. Toutes époques et races de chevaux y passent. Des gladiateurs romains aux Butteri venus de la Maremma, cousins de nos gardians de Camargue…

manège sous la terrasse du Pincio emballée pour travaux

à vos crayons...feu!
Un certain sourire...
Lilliput...

Carabinieri de service...
de retour via Salaria, Mausolée de Lucio Peto
Sous une merveilleuse lumière, des tapis de glace persistent encore dans les parcs. Et on patine encore un peu dans les rues et sur les trottoirs!


vendredi 3 février 2012

il neige!

La neige! féerique dans les bois,  cahos à Rome! Hier, le maire de Rome avait annoncé la fermeture des écoles. Rigolades, irritation des parents qui travaillent, personne n’y croyait vraiment et ce matin il pleuvait carrément… Qui l'eut cru? Quelques flocons ont fait timidement leur apparition, se melant en douce à la pluie. Vers 13h, sortant de ma classe de dessin, tout blanchissait à vue d’oeil. Les bus rares et combles, froid pinçant, pieds glissants. J’ai réussi à m’extraire de la boite de sardines quand notre bus à rejoint les autres bloqués à la queue-leu-leu comme des perles à enfiler d’un collier, en bas d’une pente.
Bus bloqués devant le musée Macro à via Nizza
tous à pied!
                                            
Villa Albani, parc privé du prince Torlonia
  
Dans la rue désertée par les véhicules, j’ai zigzagué entre les parapluies colorés et rejoint la maison, croisant au passage d’autres bouchons de bus et voitures. Pour une fois, le maire avait raison…
mais Rome n’est pas équipée pour la neige, les romains n’y croyant pas, c’est vite le cahos et les bouchons. Deux heures pour faire le tour au large d’un paté de maison embouteillé.
Villa Borghese

Mon ami Christian  a réussi à repartir pour l’Allemagne après deux heures d'attente dans l'avion. Espérons que demain mes hotes arriveront à s'envoler pour le Havre. L’an dernier, rappellez vous, c’était le nuage d’Islande...

jeudi 2 février 2012

choix des destinations..

 Ce n'est pas pour vous confondre les idées quant à vos visites romaines, mais  le lien http://www.romapass.it/p.aspx?l=it&tid=15 du Roma Pass vaut le détour.

Non seulement vous trouverez des infos sur le pass, mais vous pourrez faire des petites visites virtuelles en avant-première,  faire tourner les images sur elles memes en tous sens ou en rond comme en manège a en avoir vraiment le tourni.

Surprise! d'autres destinations vous attendent. D'un clic,  allez bien plus loin en Europe, dans le monde et pourquoi pas?  Mars ou sur la Lune...
                      ... vue de Piazza della Repubblica

mercredi 1 février 2012

Fiumicino et la dérive des nuages...

 Après avoir accompagné des amis à l'aéroport, je suis allée me promener au port de Fiumicino, au bout du quai déserté par les pecheurs. De vieux filets abandonnés, des remorqueurs au repos, quelques mouettes, la mer un peu houleuse et maussade derrière la barrière de rochers, avec une lumière étrange,  crevant parfois les sombres nuées d'hiver.


"...Cher monsieur qui, un jour dans une librairie où je signais mes livres, m’avez dit qu’il était impossible de vivre dans le monde et d’écrire des poèmes, j’aimerais ici vous répondre.
Votre visage était précieux. Il sortait d’un bain d’enfance. Votre question était vivante - un lézard sur le muret du langage, que j’essaie aujourd’hui d’attraper pour le sentir battre dans ma paume de papier blanc. Voyez-vous, c’est précisément parce que le monde se glace qu’il nous faut pousser la porte en feu de certains livres. Vous étiez debout, un peu voûté par votre gentillesse, et moi j’étais arrimé à ma table de bois brun comme un élève à son bureau. Je n’ai pas su tout de suite vous répondre, et puis les gens attendaient.
Alors sans façon j’ai tout pris - votre visage, votre question, l’escalier d’opéra qui coupait la librairie en deux - et j’ai tout ramené chez moi.
Figurez-vous : moi aussi, je suis parfois découragé. Les meurtriers, je les vois et même, par mon inattention, je leur donne un coup de main. Il n’y a pas d’innocents. Il n’y a pas non plus vraiment de coupables. Vous m’aviez dit : imaginons qu’un homme sérieux arrive et vous entende. Il s’exclamerait : mais la poésie, la lenteur qui fleurit, ce n’est rien de solide ! Et il aurait raison : la grâce qui ne supporte aucune tache sur sa robe, la poésie qui dans l’os creux du langage perce quelques trous pour faire une flûte - ce n’est rien de solide. C’est même pour cette fragilité que ça nous parle de l’éternel. Et non seulement les paupières des nouveau-nés, la fleur de sel des poèmes ou la dérive des nuages nous chuchotent quelque chose de l’éternel, mais elles sont cet éternel. Les hommes dont l’âme est cimentée au corps et dont le corps est cimenté au monde qui ne sait où il va ont une lourdeur funèbre. Au fond, les poètes sont les seuls gens vraiment sérieux. Vivre, c’est une poussière d’or au bout des doigts, une chanson bleue aux lèvres d’une nourrice, le livre du clavier tempéré de Bach qui s’ouvre à l’envers et toutes les notes qui roulent comme des billes dans la chambre. Vivre, c’est aller faire ses courses et croiser un ange qui ne sait pas son nom, ouvrir un livre et se trouver soudain dans une forêt au pied de vitraux vert émeraude, regarder par la fenêtre et voir passer les disparus, les trop sensibles. Vivre est un trapèze. Les dogmes et les savoirs sont des filets qui amortissent la chute. La grâce est plus grande sans eux. La vraie question sous votre question était celle-ci : qu’est-ce qui est réel ? La réponse ne peut être que simple. Je la trouve chez Corneille, dans les personnages de Suréna que j’entends cette nuit. La langue de Corneille est celle des forces souterraines qui travaillent nos vies. Une actrice va chercher le feu dans ses entrailles. Son cri doré à la feuille d’or est le hurlement d’une gisante du XVIIe siècle soudain réveillée et retrouvant la douleur de vivre. Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir : ce cri m’épouvante et me comble. La paix arrive par ce hurlement. Il est tard, je m’endors par instants dans les tirades de Corneille, puis je me réveille et me rendors trente secondes. Ma conscience va et vient dans ma fatigue comme l’aiguille dans une étoffe. Je somnole dans un feu primitif, un cercle de silence aux pierres brûlantes. La vie tendue à se rompre, est-ce la seule vie ? Vers une heure du matin, les actrices meurent et je meurs avec elles. Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir : le monde ignore la vérité de ce cri. Il n’y a de réel que l’écriture aveugle de nos âmes.
C’est cela que je voulais vous répondre: nous sommes les éléments d’un poème sans auteur. Les nouveau-nés, les saints et les tigres en sont les parts les plus réussies."

Christian Bobin est écrivain et poète. Il est l’auteur du Très-Bas
(Gallimard, 1995), de La Présence pure (Gallimard, 2008), de Les Ruines du
ciel (Gallimard, 2009, prix du livre de spiritualité Panorama-La Procure)
et d’Un assassin blanc comme neige
(Gallimard, 2011).


Aimez-vous ce texte? ma petite soeur catherine vient juste de me l'envoyer, je trouve qu'il va bien avec nuages et lumière sur Fiumicino non?...