mercredi 27 juin 2012

Visite à la Galerie Doria Pamphilj



Hier après-midi, dans  via del Corso,  je fends  un troupeau de touristes  haletants à l’étuvée,  légers (?) et court vêtus, armés de  bouteilles d’eau, éventails, chapeaux et d’ombrelles, pour entrer dans la pénombre accueillante de la cour du palais Doria-Pamphilj . La vue du jardin  serti d’une imposante colonnade  me rafraichit déjà le regard.  

 A voir au passage à gauche des escaliers,  une petite salle de bain toute décorée de peintures “grotesque”. La vasque centrale de marbre remplie d’eau fraiche invite et des serviettes de bain semblent attendre l’heureux baigneur. Dommage,  je viens  seulement visiter la galerie  au premier étage. 

Petite halte surprise à la cafeteria Doria, jolie petite salle de thé, ambiance feutrée chic. Je  ne peux résister à piquer une framboise fraiche dans une coupe posée sur le comptoir, pendant que le barman en uniforme bleu me tourne le dos pour préparer mon petit caffè macchiato (café taché ou mini cappuccino).   Je récidiverai volontiers mais cette fois demande la permission. Peine perdue “ c’est pour l’apéritif”  : ( et quand je m’approche curieuse du dispenser de parfum d’un bel étalage de produits de beauté, le même barman me corrige encore “non, c’est une huile pour le bain…

Nous accédons à la galerie. Petite déception, musée privé, pas de clim et comme les fenêtres sont grandes ouvertes il fait plutôt chaud. Voici une enfilade de salles d'apparat, d'audience, de bal, somptueusement décorées de grands paysages de Poussin pour commencer, belles tomettes cirées, murs couverts de tentures de soie et fauteuils de velours cramoisi (plastifié) et dorés. Sur les cotés des petits salons privés plus intimes évoqués à l’audio-guide par le prince Doria Pamphili “in person”  qui parle avec un petit accent étranger et snob , “ mon illustre aïeule, mon  grand père par ci, ma  grand-mère par là, nous préférons parler anglais entre nous of course, bla bla bla… Alessio m’ayant  pris l’audio guide en français, j’ai droit à une traduction professionnelle mais  sirupeuse et irritante .
Bon,  à part quelques détails  sur l’utilisation des  salles autrefois, on ne vous parlera guère de la riche collection de tableaux.   Près d’une galerie des glaces, un superbe Velasquez  a droit a sa petite salle perso d’où le Pape vous scrute du regard alors que son buste du Bernin vous ignore totalement.  Tant d’œuvres  sans projecteurs, souvent plongées dans la pénombre, sont exposées  selon un vieux plan du XVIIème  retrouvé dans des archives. Un peu chargé pour notre gout contemporain oserais je dire,  mais qu’importe.  
Vous pourrez rencontrer dans un couloir la maitresse de maison  Olimpia Maidalchini, fille d’un marchand de bois, surnommée la Papesse Olimpia Son buste de marbre est très stylisé pour l’époque. Non, ce n’est pas celui que l’on voit partout avec son voile  à oreilles d’éléphant. Celui-ci la représente  avec des manches à volants qui pendent comme vides de son bustier étranglé à la base. http://it.wikipedia.org/wiki/Olimpia_Maidalchini
 Enfin , comme de retour à la maison et mis en pénitence après avoir été fêtés , adulés lors de belles expositions récentes, voici les trois Caravaggio,  que j’ai d’abord pris pour des copies,  ainsi relégués au coin du mur d’une grande salle poussiéreuse du rez-de chaussée, tel un dépôt de statues et tableaux pêle-mêle, toutes époques et genres confondus. 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Caravage 

 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/20/Michelangelo_Merisi_da_Caravaggio_-_Madeleine_repentante.jpg
 j’aime  la Madeleine repentante. Elle semble simplement assoupie dans la chaleur estivale

 Le parcours de la visite se termine par une sombre salle aveugle et marquetée du sol au plafond avec des peintures du XVème. Il y fait chaud, le parquet craque sous mes pas  aussi je suis contente de retrouver la fraicheur des colonnades.  En sortant, je fais le tour du coté de la place del Coleggio Romano, pour prendre des cartes de visites à la cafétéria Doria, via della Gatta (rue de la chatte) indépendante du musée où l’on peut aller boire un verre en passant par là, mais pour un grain de raisin, une mure ou une belle framboise, apéro oblige !.

Pour en savoir plus sur l’historique:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Galerie_Doria-Pamphilj#Le_palais

Quand à la chaleur caniculaire soudaine de ces jours-ci, exceptionnelle pour la saison dixit les experts, ne vous en faites pas. Rome regorge de fontaines, de fraiches églises et ruelles sombres, de jardins ombragés,  de  musées, bars, restaurants, bus et boutiques munis de clim. Et certains musées ferment tard les week ends. www.museiincomuneroma.it/

Et puis, un peu de bon sens que diable! corrigez votre emploi du temps et surtout pas de forcing, N'allez pas visiter les forums romains et autres ruines en plein cagnard...
Encore que, des hotes sont allés hier aux fouilles de Ostia antique. De l'air, de l'ombre sous les pins, peu de monde. Alors, que demande le peuple?
Sinon? profitez en pour faire une pause salutaire...vos petons vous en seront reconnaissant et puis sachez qu'une fois ne suffit pas, vous reviendrez un jour,  encore plus volontiers si vous récompensez votre première visite d'heureux moments de détente, de beaux souvenirs...
A bon entendeur...

1 commentaire:

  1. Quatre ans plus tard, j'ai l'impression que nous n'avons pas vu le Palais Doria Pamphilj de la même façon.
    J'ai été emballée, même par les commentaires de l'audioguide!
    Vos photos sont splendides.
    Dépêchez-vous de retourner à Rome!

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